Fouille sur l’Epave ZI24 – Rance

 

ZI-24, Une épave chargée de canons dans la Rance

La campagne d’étude 2012 de ZI24 c’est déroulée du 10 au 22 septembre à bord du navire Hermine-Bretagne. Nous avons ouverts trois zones une au nord, une à l’est et à l’ouest du chargement de onze canons de fonte de fer afin de mesurer l’envergure du navire. Fort du travail mené durant la mission 2011, sous la direction d’Alexandre Poudret-Barre, nous savions que l’axe longitudinal du navire était parallèle à celui des canons. L’interrogation portait donc sur l’amplitude des vestiges conservés et sur la problématique de cette disposition inhabituelle.

La réalisation de prélèvements de bois structurels occupait le deuxième volet de la compagne 2012. L’expertise dendrochronologique qui sera menée à leur encontre devrait donner une tranche chronologique d’abattage des arbres entrant dans la construction du navire.

Le dernier volet d’étude portait sur la découverte et l’identification de mobiliers archéologiques offrant autant d’objets dateurs d’un naufrage.

L’étude post-fouille est en cours gageons qu’elle apporte des réponses à l’ensemble de nos interrogations.

A2S – Sondage sur ZI24 – Rance

 

L’Adramar a effectué une opération de sondage sur le site de l’épave de la ZI 24 du nom de la balise de la Zone Interdite 24 du barrage de la Rance du 10 octobre au 4 novembre 2011. Cette épave a été découverte en 1989 par Loïc Martin lors d’une plongée de vérification de mouillage. Elle a bénéficié d’une expertise effectuée par le DRASSM en juillet 1996 qui avait défini que les vestiges, des canons, correspondraient à une épave de l’époque moderne.

Lors de l’opération, trois sondages ont été ouverts à l’est, à l’ouest, au sud du gisement des canons. Sous les canons, le lest a été observé. Et sous le lest, le bois architectural.

La technique de relevé sous-marin DSM a été appliquée pour être testée au niveau rapidité/efficacité/précision. Le résultat est probant. Les données qui matérialisent des alignements de structures laissent croire à la présence de la quille ou du moins de l’axe longitudinal du navire.

Les recherches en archives menées par Jean-Luc Lahitte et Yann Gaonac’h pour l’identification du naufrage ne font qu’attiser la curiosité et briller les yeux face à l’histoire d’un beau navire marchand transportant probablement des canons pour le service du roi en guerre. La localisation précise du site de Belle Grève, face à la Richardais, en bordure du chenal de navigation de la rivière de Dinan, la Rance, inscrit un peu plus profondément le nom de César sur cette épave. Son naufrage en 1692 est extrêmement bien détaillé dans un procès qui oppose le capitaine au pilote. Puis les commissaires de marine de Saint-Malo nourrissent un courrier incessant avec le ministre exposant leurs inquiétudes face à un navire qui gêne considérablement le plus beau mouillage de Saint-Malo.

A2S – Sur le White Spirit en Angleterre – 04-09/09/2011

 

Dans le cadre du programme européen d’Atlas archéologique des 2 Mers (A2S) et de la collaboration entre équipes d’archéologues sous-marins,  Anne et Alexandre ont aussi participé à l’opération du HWTMA sur le site de Bouldnor Cliff. Pour l’étude de ce site mésolithique majeur, l’équipe de l’Adramar a été accompagnée par Joé Guesnon et Gilles Drogue, plongeurs de Cherbourg, collaborateurs du projet Atlas Ponant qui ont déjà participé au chantier de Biéroc-la-Mondrée. La descente à 12 m de fond a consisté en des prélèvements de tourbe, la confection du carroyage, le décapage pour atteindre la couche archéologique. Sur ce site, le travail s’effectue comme en archéologie terrestre, avec une truelle à la main : des coupes stratigraphiques sont même réalisées !

 

Bibliographie :

MOMBER G., TOMALIN D., SCAIFE R., 2011, The Mesolithic Occupation at Bouldnor Cliff and the Submerged Prehistoric Landscapes of the Solent, Council for British Archaeology, Research Reports 164, 200 p.

 

Lien : Etude de Bouldnor Cliff par le HWTMA

A2S – Sur le Zeeleew en Belgique – 23-27/08/2011

 

 

Dans le cadre du programme européen d’Atlas archéologique des 2 Mers (A2S) et de la collaboration entre équipes d’archéologues sous-marins,  Anne et Alexandre ont participé à l’opération du VIOE au large d’Ostende sur le Zeeleew « Lion de mer » pour cinq jours de terrain avec nos partenaires belges Ine, Inge et l’équipe du VIOE sur les épaves du HMS Wakeful (profondeur 26 m, contre-torpilleur britannique de la première guerre mondiale), du  Branlebas (profondeur 14 m, torpilleur français de la première guerre mondiale), du HMS Basilisk (profondeur 7,5 m, seconde guerre mondiale) et du Vliegent Hart (profondeur 21 m, VOC [Vereenigde Oost-Indische Compagnie], compagnie hollandaise des Indes orientales, XVIIe-XVIIIe siècles).

 

A2S – Aide aux bénévoles – Boulogne-sur-Mer – 27-28/07/2011

 

Dans le cadre du programme européen d’Atlas archéologique des 2 Mers (A2S) et celui du programme de documentation des épaves contemporaines, mené par Jean-François Jeu et Alain Richard, Alexandre Poudret-Barré et Victor Laforêt sont venus prêter main forte à l’équipe. Cette mission a été réalisée les 27 et 28 juillet 2010. Jean-François Jeu a effectué la prospection de la zone au large de Boulogne-sur-Mer, définie dans la demande d’autorisation faite au DRASSM. L’opération a consisté en des plongées de vérification de présence de sites et à l’acquisition de données au sonar latéral de l’épave de la vedette lance-torpille S1. Les données acquises au sonar latéral ont été traitées et restituées sous forme de fiches contact.

 

Comme pour cette opération, l’Adramar peut mutualiser ses moyens humains et techniques.

(cf. Rubrique Association/Logistique & Services).


A2S – Biéroc-la-Mondrée – 26-30/07/2010

 

Cette opération s’est effectuée dans le cadre du programme européen d’Atlas archéologique des 2 Mers (A2S).

Le site, qui s’implante au pied de falaise à Biéroc-la-Mondrée, près de Fermanville, gît à 20 mètres de profondeur et serait antérieur au dernier glaciaire entre 40 000 à 70 000 ans. Les fouilles menées dans les années 1970 ont permis la découverte de plus de 2500 silex taillés dont la majorité sont des produits de débitage où la méthode Levallois apparaît fort bien exprimée. Ces artefacts attestent d’une occupation néandertalienne sur le plateau continental durant le dernier interglaciaire / début du dernier glaciaire, ce qui fait du site de Biéroc-la-Mondrée le plus ancien gisement submergé d’Europe du nord-ouest.

Entre 2000 et 2002, des opérations de plongées ont été conduites pour déterminer l’emprise générale du site, caractériser l’environnement du gisement et préciser la ou les périodes ou occupations et tenter de comprendre les phénomènes taphonomiques qui ont affecté le site.

En 2010, l’Adramar, en partenariat avec le SRA de Basse-Normandie, le Hampshire &Wight Trust for Maritime Archaeology et l’ASAM-Cherbourg, a effectué le repérage du site et a mis en place des points de références sur une grille triangulaire.

À partir de cette grille, le positionnement précis des sondages effectués en 2002 ainsi que l’enregistrement de la distribution des artefacts a été possible. Les plongées, lors de cette opération, ont confirmé une variation dans la composition du fonds marin et dans la distribution des artefacts sur une aire de 350 m2 dans une zone totale de 40 000 m2 dont les 90% dans la partie sud du gisement. La couverture au sonar à balayage latéral a permis de confirmer les différences de sédimentation entre le nord et le sud du site. Une carotte de sédiment a daté l’occupation sommitale du site à l’interface isotopique 5a et 4 soit vers 70 000 ans par la méthode OSL sur quartz.

Ce site serait donc un dépôt sableux de niveaux archéologiques stratifiés de matériel de remplissage accumulé dans une cuvette protégée ou sur les berges d’un paléo-chenal.

L’étendue de la surface du site archéologique mériterait d’être déterminée. Par contre, un protocole opératoire reste à inventer afin d’éviter d’analyser ce gisement par tranchées ou par carottages, qui ne permettent pas l’interprétation d’un site de manière globale.

 

Bibliographie :

CLIQUET D., COUTARD S., CLET M., ALLIX J., TESSIER B., LELONG F., BALTZER A., MEAR Y., POIZOT E., AUGUSTE P., ALIX P., LOIVE J., GUESNON J., 2011, « The Middle Palaeolithic Underwater Site of La Mondrée, Normandy, France »,  Submerged Prehistory, Oxbow Books 2011, p. 111-128.

MERCIER N., CLIQUET D., OLIVE J., POUDRET-BARRÉ A.,  MOMBER G., COUTARD S., CLET M., 2011, « Approche du gisement paléolithique moyen sous-marin de la Mondrée à Fermanville (Manche) et évaluation de son potentiel en matière de datations par la méthode de l’OSL », Actes du colloque HOMER, Vannes, 27 sept. – 1er oct. 2011, à paraître.

 

Liens :

SRA Basse-Normandie

CReAAH

ASAM Plongée Cherbourg

A2S – Opération Meknès – 07/2010

 

Dans le cadre du programme européen d’Atlas archéologique des 2 Mers (A2S), cette opération est effectuée pour la commémoration du 70ème anniversaire du torpillage du paquebot français Meknès coulé le 24 juillet 1940, pendant la période trouble du début de la deuxième guerre mondiale. Le Meknès a été torpillé par une vedette lance-torpille allemande en patrouille dans les eaux de la Manche alors que l’armistice entre l’Allemagne et la France était signé depuis le 22 juin 1940. Sur les 1279 marins à bord, 429 hommes périrent dans le drame.

En 2010, l’ADRAMAR et le HWTMA, en collaboration avec les associations Saint-Malo Plongée Emeraude, Aquateck Vision et le Ministère de la Défense britannique, participent aux recherches en archives afin de collecter tous les documents permettant de restituer les circonstances de ce naufrage et à la prospection sous-marine de l’épave qui gît aujourd’hui par 60 mètres de profondeur.

À la suite de cette opération, une cérémonie pour le 70ème anniversaire du naufrage est organisée le 24 juillet 2010 par l’Association des Oubliés du Meknès en présence des familles des victimes. Sur le rivage de Dieppe où la plupart des corps des naufragés ont été repêchés et enterrés, une stèle en mémoire des marins est inaugurée simultanément à la pose d’une plaque commémorative sur l’épave, illustrant la dimension historique et mémorielle que revêt l’étude archéologique des épaves contemporaines.

 

 

Film : MOLL Zoltan, 2011, Mystères maritimes, affaires classées : Bateaux martyrs, Grand Angle Productions, 52’.

 

Lien : Site de commémoration des victimes du Meknès

A2S – Prospections géophysiques – 03-21/05/2010

 

Dans le cadre du programme européen d’Atlas archéologique des 2 Mers (A2S), du 3 au 21 mai 2010, l’Adramar a effectué une campagne de prospections géophysiques au large de l’Ille-et-Vilaine (35) et des Côtes-d’Armor (22). Cette opération a été élaborée en collaboration avec E. Feige, M. Cloâtre, D. David, F. Jouet et P. Cahagne, qui avaient fourni des zones et des points à expertiser.

Cette opération s’est appuyée sur les appareils tractés pour détecter des anomalies.

Les sites expertisés ont fait l’objet, par la suite, de plongées archéologiques dont voici quelques exemples :

–          Le Walter Darré et le Hinrich Hey, deux épaves torpillées dans la nuit du 3 juillet 1944 par des Motor Torpedo Boat de la 65e flottille canadienne. Le Walter Darré était un chalutier armé construit à Wesermünde en 1933 puis intégré dans la Krigsmarine en 1937 et rebaptisé V 208. L’épave est couchée sur tribord et les vestiges émergent de 5 à 6 mètres du fond. Le passage au sonar latéral a permis entre autre de mesurer un diamètre de 4,5 m et une longueur de 3,4 m pour la chaudière. L’épave du Hinrich Hey est celle d’un chalutier construit à Hambourg en 1934. Il a été réquisitionné en 1939 et rebaptisé V 210. La coque semble très affaissée avec une hauteur mesurée de 3 m au centre de l’épave. Les parties arrière et avant forment un angle au point d’impact de la torpille. La partie avant est éventrée et les cales ouvertes. L’utilisation du sonar latéral sur des sites ayant des structures qui émergent du sédiment, nous a permis de mesurer l’emprise et la taille des vestiges conservés tout en permettant une appréciation de leur état de conservation général.

–          Un relevé au sonar latéral sur le site des épaves de la Natière afin d’évaluer l’évolution du site d’une année sur l’autre a également été effectué. Ces couvertures nous ont permis de constater que peu de changement ont eu lieu entre septembre 2009 et mai 2010 sur l’ensablement général du site.

–          Au large de Ploumanac’h, l’épave du Ouistreham a été recherchée. C’est par les recherches menées en archives par G. Philoux et les indications de M. Cloâtre qu’a été délimitée une zone de prospections. Venant de Saint-Malo et à destination de Morlaix, le vapeur Ouistreham toucha une roche au nord des Sept-Iles le 27 novembre 1886. Ce vapeur du Havre était armé au cabotage. Les passages au sonar et au magnétomètre ont détecté plusieurs anomalies dans la zone dont une a attiré notre attention. L’anomalie magnétique de 34nT et le contact sonar laisse à penser que nous sommes en présence d’une masse ferrique de plusieurs tonnes. Il s’agirait peut-être du vapeur Ouistreham. Les contacts se situant entre 45 et 55 m, nous n’avons pas été en mesure de plonger.

Lors de cette campagne, plusieurs autres zones ont été visitées et de ces zones certaines mériteraient des plongées et de nouveau passages au sonar latéral et au magnétomètre.

A2S – Prospections géophysiques – 31/08 au 03/10/2009

 

Ci-dessus : Image sonar de l’épave du  » Fetlar « (Saint-Malo)

Dans le cadre du programme européen d’Atlas archéologique des 2 Mers (A2S) un programme de campagnes de prospections et d’expertises sous-marines a été élaboré en partenariat entre le DRASSM et l’Adramar. La prospection a été menée au large des départements du Morbihan (56) et de l’Ille-et-Vilaine (35) sur la période allant du 31 août au 3 octobre 2009. Le choix de ces deux départements a été motivé par l’importance de documenter certains sites afin d’alimenter la base de données Atlas archéologique des biens culturels maritimes de l’Arc atlantique. En plus de la mise à disposition d’agents, le DRASSM a mis à disposition un magnétomètre déployé en complément du sonar à balayage latéral acquis par l’Adramar en 2009.

L’objectif pour cette campagne de prospections et d’expertises sous-marines était de documenter entre 12 et 16 points ou zones géographiques. Ainsi, l’Artiglio, le Chariot, le U 171, le Laplace, le Fetlar, la Charmante, les épaves de la Natière, ont été sélectionnées car ces sites ont déjà été expertisés, fouillés ou abondamment plongés. Nous avions donc à notre disposition des informations nous permettant de les comparer à celles que nous désirions collecter au cours de la campagne 2009. Pour d’autres épaves connues telles : le Florence-H, l’Angers, l’Elisabethville, le M4600, nous ne disposions pas d’information précise afin d’alimenter la base de données Atlas des biens culturels maritimes de l’Arc atlantique. Nous avons donc visé, sur ces sites, une collecte d’informations contextuelles et visuelles, grâce à la plongée et aux appareils de détection.

Cette campagne de prospections et d’expertises sous-marines a permis d’affiner un protocole (déploiement des outils, traitement, acquisition et restitution des données). Nous avons, à travers la documentation collectée, favorisé un constat de l’état des sites en 2009, tout en précisant la localisation géographique des gisements d’épaves. Plus de 11 km2 auront été couverts par le sonar à balayage latéral et plus de 2 km2 par le magnétomètre.