logo ADRAMAR

 

Bilan de 3 années en baie de Saint-Briac à la recherche du Victor

 

Aucune des cibles issues des deux campagnes de prospection géophysique 2018 et 2019 expertisées en plongée (2018-2019 et 2020), n’ont permis d’observer la présence de vestiges archéologiques. Le contexte géologique est en grande partie responsable des difficultés de la recherche. La baie de Saint-Malo, implantée sur le massif armoricain, présente dans affleurements rocheux composés de roches métamorphiques. Ces roches magnétiques perturbent grandement la détection d’objets ferromagnétiques et la pénétration dans le substratum.

Durant ces trois années de mission, consacrées à l’identification des biens culturels maritimes en baie de Saint-Briac-Mer et à la recherche du navire Victor, nous avons expertisé, en plongée humaine, 44 cibles sur les 63 issues de la sélection issue des levés géophysiques. Les campagnes de prospection géophysique des deux années, 2018 et 2019  ont été réalisées sur une surface totale d’environ 5,8 km2. L’aspect non négligeable de ce travail est de pouvoir affirmer que la zone ne recueille pas de vestiges archéologiques significatifs, ni ceux du Victor, ni ceux d’autres épaves.

A cette époque l’activité de la ville de Rennes, dépasse celle de Paris, en tant que place prédominante de la frappe des monnaies d’argent de 1493 à 1680. Durant cette période l’hôtel des monnaies de Rennes est le premier de France pour la frappe de l’argent. Or il est pratiquement certain que l’argent envoyé à Rennes venait d’Espagne par Saint-Malo et cela dès 1541. A la fin du XVIe siècle, les arrivées d’argent dans ce port étaient si importantes que le gouvernement songea, en 1597, à y établir un hôtel des monnaies, afin d’éviter la fuite des lingots à partir de Saint-Malo comme l’explique J. Delumeau. Il est relativement difficile de quantifier les arrivages d’argent par les navires de Saint-Malo néanmoins on peut supposer qu’environ cinquante ans plus tard, époque du naufrage du Victor, la situation reste relativement similaire.

Un grand nombre de questions restent donc présentes pour lesquelles seule la découverte du navire Victor apporterait la preuve de ces échanges commerciaux de grande ampleur qui alimentaient la totalité du royaume. Pourtant sans la découverte d’archives donnant de plus amples précisions sur la localisation du naufrage rien ne justifie de relancer la prospection de l’épave du Victor, le navire n’étant pas là où il devrait, d’après l’archive, il peut être partout dans la baie de Saint-Malo… et elle est grande!