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Le Havre – Port 2000 était un projet d’extension du port du Havre sur sa frange sud visant à accroître sa capacité d’accueil pour les porte-conteneurs intercontinentaux.  De vastes travaux d’endiguement et de dragages ont donc été programmés dans l’estuaire de la Seine sur une superficie de 426 ha pour l’aménagement d’un nouveau bassin, d’un quai protégé et d’un cercle d’évitement pour les navires de grande capacité. La première phase des travaux réalisés par les aménageurs en charge de Port 2000 comprenait une prospection magnétométrique systématique des fonds marins circonscrite par l’emprise des travaux. Cette opération visait à dresser la carte de tous les déchets sous-marins susceptibles d’entraver, voire de menacer le bon déroulement des dragages. Sur les 11 000 anomalies détectées et reconnues à cette occasion, 19 ont été classées d’intérêt archéologique par les scaphandriers employés au nettoyage des fonds, le plus souvent sur la base du seul critère de la présence de bois ou de canons. En décembre 2001, le Drassm a pour la première fois été avisé, par une lettre anonyme, de la découverte non déclarée de canons anciens lors des travaux d’aménagement conduits par le Port Autonome du Havre. Les rumeurs sur des découvertes et des destructions de sites archéologiques ont persisté tout au long du premier semestre 2002. Elles ont finalement trouvé leur point d’orgue en juin 2002 lorsque l’association écologiste Robin des bois a signalé au Drassm et aux médias la destruction d’un site archéologique sur le site de Port 2000.

L’équipe de l’Adramar s’est vue confier le soin de vérifier la validité des accusations portées. L’expertise conduite par Michel L’Hour a permis de découvrir plusieurs canons en fonte de fer, remontés sans déclaration depuis plusieurs moins et restés dans les locaux du Port Autonome et de l’entreprise de travaux sous-marins EMCC. Dans le même temps, un amoncellement de pièces d’architecture navale déchiquetées par les dragues puis déposées à l’écart sur un quai désaffecté a également été étudié. Compte tenu de la nature des vestiges découverts, une campagne de prospection préventive a été prescrite. Le Drassm prit des dispositions pour la mener à bien avec les moyens techniques et humains de l’Adramar. Les délais propres à la gestion administrative de ce type de dossier ont contraint l’équipe de spécialistes en charge du chantier  à opérer sur zone du 9 décembre 2002 au 9 avril 2003, soit pendant la période la moins propice de l’année.

L’opération de prospection archéologique préventive a permis d’enregistrer et d’étudier de nombreux vestiges voués à la destruction. Cinq des 19 anomalies désignées par les scaphandriers de l’entreprise EMCC se sont finalement révélées être de véritables sites archéologiques. Sur ces 5 épaves, trois correspondent à des sites d’épaves contemporaines. Une autre, datée de la seconde moitié du XIXe siècle, a été mis en relation avec le naufrage de la Fanny, goélette perdue à l’entrée de la Seine en 1848. Trois autres anomalies correspondaient à des canons dont une pièce d’artillerie appartenant à la famille des pierriers veuglaire dit « courtaud » et datée du XVIe siècle. L’anomalie LH10, qui avait dramatiquement souffert de l’activité des dragues avant l’arrivée des archéologues et qui semblait correspondre à une épave du XVIIe s., n’a pas pu être localisée lors de l’opération.

 

Bibliographie :

HOYAU, A., L’HOUR M., 2007, Le Havre Port 2000. Prospection archéologique préventive, Domagné, ADRAMAR, 151 p.


Les photos

Photos©Frederic Osada – Image Exploration et Teddy Seguin

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Direction : M. L’Hour et A. Hoyau Berry

COH : D. Metzger (DRASSM)

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